J’ai beaucoup lu ces dix dernières années. Et puis j’ai commencé à faire d’autres choses et je consacre moins de temps à la lecture. Je le regrette, mais on ne peut pas rallonger ses journées. Je limite le temps passé devant la télé, par exemple, en choisissant mieux ce que je veux réellement regarder. Pour la lecture, si je lis moins, j’essaie aussi de mieux choisir mes lectures.
Voici donc mes lectures en 2016 (liste évolutive, comme il se doit):
- Montagnes d’une vie, de Walter Bonatti (je ne l’ai pas terminé. Cet homme était un alpiniste hors du commun, mais aussi un gars colérique et prétentieux, à mon humble avis, et son livre est indigeste.)
- The Martian, Andy Weir (un très chouette roman de science-fiction adapté au cinéma – avec Matt Damon. Comme souvent, le roman est mieux que le film.)
- Les bisons de Broken Heart, de Dan O’Brien (un très beau récit de cet écrivain qui transforme sa ferme en élevage de bisons. Un chant d’amour pour la région des Grandes Plaines, sa faune et sa flore.)
- La Marche dans le ciel – 5000 km à pied à travers l’Himalaya, d’Alexandre Poussin et Sylvain Tesson (ces deux gars sont fous. Un récit passionnant.)
- Je suis le cycliste masqué, de Anonyme (et Antoine Vayer) (un livre de révélations sur le monde du cyclisme professionnel, par un cycliste pro qui aime son sport mais dit son dégoût pour les magouilles, les petits arrangements, le dopage (bien sûr); ça vous débarrasse de toute illusion sur ce sport, mais c’est aussi un livre nécessaire.)
- Confidences, de Max Lobe (un magnifique récit d’un Camerounais vivant à Genève, qui « retourne au pays ». À travers le personnage de Ma Maliga, vieille femme espiègle, sage et volubile, il cherche à en savoir davantage sur le mouvement d’indépendance du Cameroun des années 1950.)
- Naissance d’un pont, de Maylis de Kerangal (un roman porté par un beau style, qui raconte la construction d’un pont sur un fleuve, dans une ville imaginée (pour ne pas dire imaginaire); le texte balance entre termes techniques et poésie onirique; les personnages sont attachants, fragiles; et un jour, ça y est le pont est construit.)
- Color – A Natural History of the Palette, de Victoria Finlay (un livre passionnant sur les couleurs, que j’ai acheté à San Francisco. Finlay nous raconte l’histoire des couleurs, des pigments, teintures et colorants. Terre de Sienne, vert Véronèse, céruse de plomb, ocre, pourpre, bleu de Chine… toutes les couleurs y passent, leur importance historique, artistique et économique. J’ai adoré ce livre)
- Moi, Jean Gabin, de Goliarda Sapienza (un roman intrigant, le récit d’une enfance réelle autant que rêvée de cette grande auteure italienne. Un morceau de Sicile, avec la présence envoûtante d’un Gabin qui crève l’écran.)
- Saison des ruines, de Bertrand Schmid (premier livre de « ma » rentrée littéraire, ce roman d’un Romand qui raconte deux vies parallèles: celle d’Annie, adolescente anglaise paumée et celle de Michel, montagnard rugueux. Tous deux cherchent leur place dans une société humaine qui avale, broye et recrache celle/celui qui veut juste son coin d’étoiles. Le style est travaillé, léger, frais, brutal, comme un torrent.)
- Le Ciel de la chapelle Sixtine, de Leon Morell (un roman historique qui narre, comme l’indique son titre, la réalisation du plafond de la chapelle Sixtine par Michelangelo di Lodovico Buonarroti Simoni (ou Michel-Ange, si vous préférez). On suit les traces d’Aurelio, jeune paysan de Forlì qui vient tenter sa chance dans cette Rome du 16ème siècle. Il veut devenir sculpteur, il va quémander du travail à Michel-Ange. Celui-ci s’éprend immédiatement du jeune homme et l’engage – comme apprenti et comme modèle – sur cet immense chantier que vient de lui imposer le pape Jules II: peindre le ciel de la chapelle Sixtine.)
- Les Nouvelles Métropoles du désir, de Éric Chauvier (un court récit /essai sur l’appartenance à une certaine société urbaine, sur les laissés-pour-compte, la violence qui déborde. Difficile à cibler.)
- Hiver à Sokcho, de Elisa Shua Dusapin (un premier roman réussi. Une petite pension à Sokcho, où rien ne se passe, où un dessinateur de bd français s’arrête pour trouver l’inspiration et chamboule le cœur d’une jeune femme qui cherche sa place… Un roman au rythme doux comme un coup de pinceau sur une toile)
- We Are All Completely Beside Ourselves, de Karen Joy Fowler (un très, très beau roman à l’intrigue originale. Comment gérer la perte d’un être cher, (re)trouver sa place quand on se sent en décalage avec le monde et surmonter ses traumatismes d’enfance. Ça peut paraître sombre, mais c’est écrit finement et l’amour triomphe à la fin…)
- Le Garçon sauvage, de Paolo Cognetti (un récit très sympa de cet auteur italien. La montagne comme refuge et comme thérapie au monde. Mais n’est pas ermite qui veut…)
- The World of Cycling According to G, de Geraint Thomas (Thomas est cycliste pro – actuellement « lieutenant » de Chris Froome dans l’équipe Sky. Sa bio est une succession d’anecdotes, de portraits et d’explications techniques. Un peu d’humour. Un peu ennuyeux, aussi.)
- Un Juif pour l’exemple, de Jacques Chessex (un récit assez terrifiant, surtout au vu de l’actualité en Europe – extrême-droite, intolérance, etc. C’est glaçant.)